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Une évolution rapide de l’agriculture au Sénégal, c’est possible!

Pour atteindre l’autosuffisance tout en étant rentable, l’agriculture et l’élevage du Sénégal doivent se moderniser rapidement.

Par Marcel Frégeau, directeur agronomique et opérationnel chez STATION

Pour augmenter la productivité du bétail, que ce soit pour la viande ou pour le lait, il faut changer radicalement les méthodes de production. Et ça commence par une bonne alimentation des troupeaux.

Que ce soit en Amérique ou en Europe, l’alimentation des troupeaux s’est améliorée de façon constante ces 20, 30, 50 années passées pour atteindre des niveaux exceptionnels d’efficacité. Études, observations et découvertes conjuguées ont permis de mieux comprendre les besoins alimentaires du bétail et le potentiel des cultivars. De multiples variétés de plantes fourragères ont été, soit améliorées, soit carrément découvertes. Une conjugaison d’éléments, passant du confort des animaux aux techniques de récoltes ont été intégrés dans les programmes de production.

Un savoir, une technologie dorénavant accessible pour les éleveurs sénégalais(e)s. Les chercheur(e)s sénégalais de l’ISRA, entre autres, sont partie prenante de découvertes et de l’intégration de cette science et de ce savoir-faire dans les systèmes d’élevage du pays tout comme dans les autres secteurs.

La transhumance des millions de bêtes de bétails est un frein considérable au développement.

Une vache laitière passe en moyenne 12 heures par jour couchée, période durant laquelle elle rumine pour produire du lait, de la viande. Contraste saisissant entre la réalité des troupeaux en transhumance du Sénégal et ceux de l’Amérique, d’Europe.

Tous en conviennent! Le Sénégal, avec ses millions d’hectares propices à l’agriculture, des ressources naturelles incroyables, une population jeune et dynamique, des climats variés favorisant une agriculture sur douze mois, et de l’eau, peut réaliser des miracles en matière d’agriculture. Mais force est de constater que plusieurs maillons sont dramatiquement absents pour espérer atteindre des niveaux de productivité affichant la rentabilité économique. Le retard technologique s’affiche comme étant le pire ennemi de l’autonomisation des agricultrices et des agriculteurs d’Afrique.

Avec la technologie de pointe dorénavant accessible, le Sénégal peut réaliser un bond de géant en matière de production fourragère entre autres. Et ce, en l’espace de quelques années seulement.

Le graphique suivant nous montre le positionnement du Sénégal au niveau technologique en comparaison avec les principaux pays producteurs dont le Canada et les États-Unis.

Pour que l’agriculture et l’élevage du Sénégal soit productifs et rentables, les méthodes de production doivent radicalement changer. Pour accélérer le processus de modernisation, ce qui aura comme effet immédiat l’amélioration des rendements, tout en allégeant la charge de travail des agricultrices et des agriculteurs, il y a des actions concrètes, musclées à entreprendre.

La technologie existe et maintenant accessible. Le savoir-faire est à portée de mains. Tout ce qu’il reste à faire, c’est de passer à l’action en respectant toutes les règles sans exception.

Dans notre prochain article prévu pour lundi prochain, nous aborderons l’importance que l’on doit accorder à la qualité des fourrages, en termes de protéines, de digestibilité, etc.